Dans ce récit autobiographique, on suit Flaubert et son meilleur pote (amant ?) voyager à travers l’ouest de la France, et notamment pour faire le tour de la Bretagne.
J’ai eu cette envie de lecture après que La Lune Mauve le recommande. Fan de Bretagne, elle avait visité des lieux précédemment aussi foulés par Floflo.
D’ailleurs, il était étonnamment difficile à trouver : pas d’epubs, quelques scans PDFs de mauvaise qualité… et pas facile à trouver en papier non plus. J’ai fini par le trouver en édition cartonnée sur internet.
Pour éviter tout anachronisme malvenu, ils ont eu la politesse de faire le trajet à pied, en train et en calèche, et d’éviter d’embarquer dans un SUV blanc sur l’A11. Alors certes, le trajet s’en est trouvé particulièrement ralenti, mais les RTT n’ayant pas encore été inventés, ils n’avaient pas eu à en poser pour leur road-trip entre bros.
Les descriptions des villes données par Flaubert sont très vivantes, et pour peu que l’endroit ne lui ait pas plu, alors la flamme de sa plume se déchaîne :
Sur une des tours on a construit, en dépit du bon sens le plus vulgaire, une rotonde vitrée, qui sert de salle à manger. Il est vrai que la vue qu’on y découvre est superbe. Mais le bâtiment est d’un si choquant effet, vu du dehors, qu’on aimerais mieux, je crois, ne rien voir de la vie ou aller manger à la cuisine.
Je riais audiblement en lisant ces lignes… Et j’en retire que c’est ok d’avoir un avis et de le dire, même s’il n’est pas 100% factuel.
Les rues à Blois sont vides, l’herbe croît entre les pavés; des deux côtés s’étendent de longs murs gris enfermant de grands jardins, percés de quelques petites portes discrètes qui ne semblent s’ouvrir que la nuit au visiteur mystérieux.
Un passage en particulier m’a étonné. Je ne pensais pas trouver de la sympathie pour la noblesse chez Flaubert.
Dans les cuisines que nous visitâmes également, et qui sont contenues dans une arche du château, une servante épluchait des légumes, un marmiton lavait des assiettes, et, debout aux fourneaux, le cuisinier faisait bouillir pour le déjeuner un nombre raisonnable de casseroles luisantes. Tout cela est bien, a un bon air, sent son honnête vie de château, sa paresseuse et intelligente existence d’homme bien né. J’aime les propriétaires de Chenonceaux.
Au final, et c’est dommage pour un livre qui décrit la Bretagne, je n’ai pas résisté au style lent et descriptif du bigFlo, et j’ai arrêté de lire avant qu’ils n’arrivent à Nantes. Je le finirai peut-être un jour, mais pour l’instant, je vais le ranger dans ma bibliothèque et passer à autre chose.
